La sculpture m’est tombée dessus (ou J’ai eu la révélation de la sculpture) lorsque je venais d’achever une maîtrise en histoire de l’art. J’étais en route, mais à reculons, vers d’autres études plus poussées. J’avais travaillé sur la représentation des décapités bibliques dans la peinture de la Renaissance. Ce fut soudainement une évidence que ce que les tableaux me montraient était l’exact reflet de ma situation personnelle : la tête séparée du corps - l’esprit tout puissant et la main comme privée de vie.

Ma pratique artistique est directement issue de cette prise de conscience. Elle se trouve aussi liée à mon métier principal, au plus près des livres et de la littérature : je suis éditrice.

Je travaille pour Flammarion, pour le Catalogue raisonné des peintures de Maurice Denis et
la fondation Catherine Gide, mais aussi pour
la collection d’art brut Bruno Decharme/abcd.
J’ai auparavant connu les bureaux du musée du quai Branly, de l’Institut national d’histoire de l’art, mais aussi ceux de Paris bibliothèques et des éditions Autrement ; j’ai en outre lu des manuscrits de littérature française pour Verticales.

Avec Peter Schnyder, j’ai réalisé l’édition de
la Correspondance André Gide - Maria
Van Rysselberghe (Gallimard, 2016), celle de
la Correspondance André Gide - Ernst Robert Curtius (Classiques Garnier, 2019) et l’anthologie du Journal d’André Gide (Gallimard, "Folio", 2012). J’ai écrit La Sagesse de la dentellière à partir d’entretiens avec la dentellière Mylène Salvador (2011), maître d'art (et depuis, je pratique la dentelle duchesse). J’ai codirigé en 2002 Jumeaux, l’art et
la manière, avec Évelyne Adoue, paru chez Autrement.

J’ai également frayé les chemins du théâtre : collaboratrice artistique pour le spectacle L’Île des esclaves de Marivaux, mis en scène par Emmanuel Daumas, et pour Britannicus, mis en scène par David Trotter.
J’ai enfin archivé il y a bien longtemps
les nombreux documents produits par le scénographe de théâtre et d’expositions Alain Batifoulier.