Je m’interroge sur le cadre et son importance symbolique. Ce cadre, je l'ai décliné sous la forme du paravent.
Je me suis servie du paravent comme d’un support, d’une structure : j’y ai développé des histoires ou des glissements de sens d’un pan à l’autre, en occultant, ou plutôt en allant contre sa fonction initiale de panneau isolant de l’air ou du regard.
Un paravent est à mon sens une sculpture qui se plie ou une peinture qu’il est possible de suspendre au mur. Partie de pans tous égaux, je me suis aventurée dans des tailles et des formes différentes. J’envisage le paravent comme un polyptyque plat mais aussi en volume, qui cache des trésors ou les expose à la vue.
Élément mobilier souple dénué d’endroit et d’envers, un paravent est une série de cadres qu’il s’agit de faire vivre, d’articuler avec des charnières autant qu’avec un sens : ces « cases » fonctionnent ensemble ou séparément, de façon narrative ou non. Créer un tel objet, c’est s’attacher à une structure, répétitive ou évolutive.
Un paravent est une fenêtre. On dit de lui qu’il a pour fonction de cacher, j'ai travaillé à lui faire dire l'inverse.
Monter, démonter, remonter, concevoir cet objet comme ce qu’il est : mouvant, changeant, et un brin architectural.